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Sarah BATTAGLIA

Sarah Battaglia collecte, dessine, moule, modèle patiemment des débris d’origines organique ou végétale. Elle scrute ce lien ténu entre l’inerte et le vivant, passeuse de mystères, à l’écoute du sauvage, des liens entre mondes visible et invisible. L’inquiétante étrangeté qui s’exprime tente de traduire une recherche formelle qui fait et défait les corps, s’appuyant sur le processus de vie/mort/vie toujours à l’oeuvre. Elle privilégie les médiums qui convoquent une métamorphose, ainsi le dessin, la gravure, la céramique, la maille et l’écriture sont autant de façon de dialoguer avec la matière ou ses vides.

Toucher-voir exprime toute la problématique des perceptions sensorielles et animistes chère à l’artiste en réunissant des éléments récurrents dans le travail, à travers le végétal avec l’écorce d’une part, et avec l’humain et l’animal d’autre part qui fusionnent au creux d’une main. A sa façon, cette oeuvre fait état de la recherche intime par le toucher que l’artiste ressent avec la matière avant d’être en contact visuel avec une forme aboutie, exprimant la magie du tâtonnement et du façonnage, et surtout de la rencontre entre l’imaginaire et le réel. Dans un mouvement arrêté, ambigu, les mains tendues cherchent le contact avec le visible, et s’avancent en une imposition, ou marquent une limite, porteuses plus que jamais d’un mystère qui se montre et se voile. Le caractère énigmatique et sacré de cette pièce, la prédispose tout naturellement au sein de l’oratoire du château.

Les Clés crochues matérialisent la frontière de notre cohabitation physique et psychique avec les oiseaux, par la forme d’un objet familier, la clé. La fragilité qui se dégage de la céramique est aussi celle des liens que nous peinons à garder ou à retrouver avec le vivant, prenant des formes de plus en plus complexes.

Sarah Battaglia patiently collects, draws, moulds, models debris of organic or vegetable origin. She scrutinizes this tenuous link between the inert and the living, a ferryman of mysteries, listening to the wild, to the links between visible and invisible worlds. The disturbing strangeness that is expressed tries to translate a formal research that makes and unmakes bodies, relying on the process of life/death/life still at work. She favors mediums that convene a metamorphosis, thus drawing, engraving, ceramics, knitting and writing are all ways of dialoguing with matter or its voids.

Toucher-voir expresses all the problems of sensory and animist perceptions dear to the artist by bringing together recurring elements in the work, through the plant with the bark on the one hand, and with the human and the animal on the other hand. The enigmatic and sacred character of this room naturally predisposes it to the castle's oratory.

Les Clés crochues materialize the border of our physical and psychic cohabitation with the birds, by the form of a familiar object, the key. The fragility that emerges from ceramics is also that of the links that we struggle to keep or rediscover with the living, taking on increasingly complex forms.

Photo Itaka Martignoni, 2023

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